Notre tribune

Cher-e-s Collègues, Nous avons pris l’initiative de nous réunir au sein d’un Collectif pour l’Utilisation du Réseau ferroviaire Existant (CEPURE) et vous adressons ce message dans le cadre de cette démarche.

Nous constatons que la ligne ferroviaire existante est, selon les rapports officiels, cinq fois moins utilisée pour le transport des marchandises entre la France et l’Italie qu’en 1998 (moins de 20 trains de marchandises par jour aujourd’hui, contre cent trains de marchandises par jour en 1998 deux sens confondus) alors que de lourds travaux ont été effectués pendant une dizaine d’années.

Cette sous-utilisation des capacités ferroviaires expose nos concitoyennes et nos concitoyens à des pollutions inutiles provenant des poids lourds avec les conséquences connues pour leur santé.

La fermeture du tunnel routier du Mont-Blanc pour travaux, simultanément avec la fermeture de la voie ferrée suite à l’éboulement du 27 août n’a fait qu’aggraver cette situation pour les territoires traversés par ces axes de circulation, de la Maurienne au bassin chambérien et à la région Lyonnaise.

Nous constatons que les travaux de maintenance du tunnel routier du Mont-Blanc ont été programmés depuis de longs mois si ce n’est plusieurs années. Par contre, rien n’a été prévu pour limiter le report de trafic routier du Mont-Blanc sur la Maurienne par des mesures favorisant l’utilisation du mode ferroviaire dont les capacités résiduelles sont démontrées. Pourtant dans son rapport du 1er février 2018, repris ensuite par la Ministre Elisabeth Borne alors chargée des transports, le Conseil d’Orientation des Infrastructures considérait : « au regard des éléments qu’il a eu à disposition qu’il est judicieux de moderniser dans un cadre progressif le tronçon Dijon-Ambérieu-Chambéry-Montmélian-Saint-Jean-de-Maurienne de la ligne existante Dijon-Modane pour lui permettre d’accueillir dans de bonnes conditions les trafics de fret. »

L’éboulement et la fermeture de la voie ferrée à La Praz n’est pas le fruit du hasard puisque les autorités préfectorales et départementales s’y « attendaient » et s’y « préparaient » comme cela été déclaré dès le premier jour aux médias. Les différents rapports du BRGM en 1975 puis en 1987 avaient parfaitement identifié la nécessité de purger régulièrement la falaise pour protéger les voies de circulation routière et ferroviaire ce qui n’a manifestement pas été réalisé malgré des mouvements « de plus d’un centimètre par jour » constatés par les services départementaux.

Aujourd’hui, c’est l’ensemble des populations, des activités économiques et touristiques qui se trouvent concernées et il n’est pas compréhensible que la priorité ne soit pas donnée à la réouverture de la voie ferrée en y investissant les moyens et les financements nécessaires au regard de l’urgence.

Après plus de 20 ans de déclarations sur le développement de l’intermodalité dans les Alpes et les lourds investissements sur le réseau ferré existant, les marchandises ne circulent plus sur des trains faute d’une offre de navettes ferroviaire entre la France (notamment la région lyonnaise) et l’Italie et malgré la demande de la FNTR en 2019.

Vue l’absence d’augmentation de trafic routier dans les Alpes du Nord (Mont-Blanc et Fréjus) et la baisse de trafic routier des marchandises encore constatée en 2023, selon les chiffres publiés par les exploitants des tunnels du Mont-Blanc et du Fréjus, la réouverture rapide de la ligne ferroviaire en Maurienne et la mise en place d’un service de report modal, avec un nombre de trains au moins égal à celui de l’année 1998 avant travaux, doit permettre de diminuer significativement le trafic routier des marchandises en Haute-Savoie et en Savoie en préservant les territoires.

Pour ces raisons, nous vous proposons de rejoindre la centaine d’élus locaux qui ont déjà rejoint le collectif d’élus (CEPURE) sur la base du texte que vous trouverez ci-dessous en le complétant avec vos coordonnées et en nous l’adressant en retour.